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© Avi Sion, 1998.
Début de l’épistémologie moderne (17e et 18e siècles): effondrement du réalisme naïf.
Cours donné à l’Université Populaire de Genève, 1998-99.
Les principaux philosophes et scientifiques des Lumières concernés et leurs oeuvres phares.
Quelques problèmes philosophiques fondamentaux aperçus dans cette période.
Les principaux philosophes et scientifiques des Lumières concernés et leurs oeuvres phares.
Francis Bacon, 1561-1626 (Anglais). Novum Organum, 1620.
Galileo Galilei, 1564-1642 (Italien). ‘The Assayer‘, 1623.
René Descartes, 1596-1650 (Français). ‘Discours de la Méthode‘, 1637. Meditationes de Prima Philosophia, 1641.
Baruch Spinoza, 1632-1677 (Juif Hollandais). Tractatus Theologico-Politicus, 1670.
Isaac Newton, 1642-1727 (Anglais). Philosophiae Naturalis Principia Mathematica, 1687.
John Locke, 1632-1704 (Anglais). Essay Concerning Human Understanding, 1690.
Gottfried Wilhelm Leibniz, 1646-1716 (Allemand). ‘New Essays on the Human Understanding‘, c. 1705.
George Berkeley, 1685-1753 (Anglais Irlandais). An Essay Towards a New Theory of Vision, 1709. Principles of Human Knowledge, 1710.
David Hume, 1711-1776 (Ecossais). Treatise of Human Nature, 1739-40. An Inquiry Concerning Human Understanding, 1748.
Thomas Reid, 1710-1796 (Ecossais). Enquiry into the Human Mind on the Principles of Common Sense, 1764. Essays on the Intellectual Powers of Man, 1785.
Immanuel Kant, 1724-1804 (Allemand). Kritik der reinen Vernunft, 1781. etc.
Quelques problèmes philosophiques fondamentaux aperçus dans cette période:
1.On peut se demander si ce qui nous semble être évidence des sens n’est que rêve très vif. Est-il possible ou non de distinguer les domaines du matériel et du mental; est-ce que toutes leurs caractéristiques se ressemblent ou non? Face à ce doute, Descartes (Méditations) propose comme certitude minimale son cogito ergo sum, inférant le moi pensant du fait de la pensée (de quoi que ce soit).
2.Si je n’aperçois que des apparences (qu’elles soient matérielles ou mentales), je peux douter de l’existence même des autres âmes conscientes comme moi: je suis peut-être tout seul (le solipsisme, déjà dans Discours de Descartes). Il s’ensuit, soit dit en passant, que leur apparence publique ne garantie pas l’externalité ou la matérialité de phénomènes. Je peux même douter de l’existence de mon âme, après constat que je n’en ai aucune expérience propre (Hume) 3.On constate une auto-contradiction dans la théorie (de Locke) selon laquelle les objets extérieurs à nous, à travers les sens, produisent en nous des idées représentatives: si nous ne percevons que des idées, alors comment savons nous si oui ou non il y a des objets au-delà d’elles (parmi lesquelles, soit dit en passant, notre corps et nos sens) et à quoi ils ressembleraient? Berkeley (dans Principes) tire de cette antinomie la conclusion négative, de l’idéalisme. Kant accepte effectivement l’absurdité en introduisant la notion positive de noumène (Ding-an-sich inconnaissable) en opposition au phénomène. Reid, par contre, essaye de prévenir le paradoxe en se référant au ‘sens commun’, selon lequel nous percevons, à travers les sens (quoique d’une manière difficile à expliquer), au moins dans certains cas, non pas des représentations quelconques d’objets externes, mais les objets eux-mêmes. 4.A noter les questions spatiales et causales implicites. Nous considérons les idées comme étant contiguës au Sujet et activées par lui, donc subjectives; mais elles pourraient aussi bien être objectives, si le Sujet n’est que spectateur passif face à elles et/ou lointain. De même, bien qu’on conçoive la matière comme indépendante de son regard, elle pourrait être produite par lui. 5.Est-ce que les choses (matérielles ou mentales) persistent, continuent d’exister quand elle ne sont pas objets de la conscience? Berkeley le nie. De même, qu’est ce qui relie les apparences, qu’est ce qui nous permet de croire en leur unité? Débouché sur les notions du temps et de l’espace, des universels, et beaucoup d’autres problèmes.